lundi 14 février 2011

chapitre I



Un jour je serai une princesse.
J'aurai un beau prince charmant qui m'emmènera sur son fidèle destrier, en courant vers le soleil roux qui disparaît au loin. Un jour j'aurai des enfants. Des enfants beaux et intelligents qui obéissent et ne font jamais face aux ordres. Un jour mon prince charmant partira à la guerre. S'envolant pour le moyen-orient en fuyant vers le soleil gris, caché par les orages, qui se dissimule au loin. Un jour mes enfants me demanderons pourquoi ils ne revoient pas leur père, pourquoi cela fait 3mois qu'on a plus de nouvelles de lui. On l'a vu il n'y a pas longtemps; un visage fatigué, amaigri et les blessures de guerre qu'il dissimulait grâce à la mauvaise qualité de la webcam:Il me disait que bientôt il reviendrait et qu'il me serrera dans ses bras en pleurant. Mais c'est en sanglotant chaque soir sur la photo de mon mari que je voyait les secondes, les minutes et les jours filer sans un murmure.
Puis un, jour on retrouva son cadavre plongé sous un amas de gravats. Un mur s'était effondré sur son corps d'athlète.
Et je voyais les gens hypocrites à son enterrement: des amis de longue date apparemment. Un couple de retraités aisés qui aimait montrer qu'il avait de l'argent et savait le dépenser. Bien souvent on les voyait aux évènements de la ville: c'était souvent le couple bienfaiteur de la soirée qui adorait toute la populace; personnellement, je les toujours vu comme des gros gras, une liasse de billets en guise de cervelle. Une autre fille était là: une blondasse à forte poitrine à la voix nasillarde, à l'allure provocante, voire vulgaire, qui pleurait sur la tombe de mon cher et tendre. Sa maitresse d'avant guerre; Il croyait que je n'était pas au courant de sa liaison, que j'étais complètement aveugle et stupide au point de ne pas voir où mon mari prenait du plaisir. De toute façon j'ai toujours su que cette aventure là ne représentait pas un danger pour moi: ce n'était un secret pour personne, elle ne gagnait pas son blé de la manière la plus élégante qui soit. Mais il fallait tout de même admettre que lorsqu'elle s'est approchée pour me prendre mes mains en toute sympathie et pour me présenter ses sincères condoléances, j'ai faillit lui filer une droite. En toute gentillesse, bien évidemment. Mon amour n'aurait pas aimé que je torture sa maîtresse sans scrupule; paix à son âme. Je me contentais de lui adresser un sourire de naïve veuve éplorée, puis de passer mon chemin, les larmes aux yeux, vers le meilleur ami de mon mari. Lui, a toujours été le solitaire qui ne demandait rien à personne, et avec lui, les deux gaillards se complétaient à la perfection: eux n'espéraient pas de coup de main magnifiques d'un illustre inconnu caché derrière un mur; tous les deux ont appris à s'entraider pour avancer seuls, face aux aléas de la vie. Il me serra si fort contre lui que je pouvais entendre son cœur battre à tout rompre. Il s'appelle Joe. Il y a quelques années, nous étions encore secrètement amoureux, mais, conscients de, littéralement, poignarder mon Duncan ,nous avons mis un terme à notre relation avant que les choses ne dégénèrent. Et depuis tout allait pour le mieux: lui s'est marié à une infirmière et moi j'ai fait le choix de vieillir aux côtés de duncan. Tout était si parfait , presque idyllique à cette époque; je venais d'accoucher de mon fils, Scott , et nous adoptions une jeune vietnamienne, Mai-Li, un amour angélique. Nous menions un routine ordinaire d'une famille des plus banales. S'il n'y avait pas eu la guerre, tout serait encore aujourd'hui parfait. Mais rien n'est jamais comme on le souhaite. Et Joe resta à mes côtés durant ces épreuves, comme un ami qui ne voulait que mon bien. Il a toujours été mon ange, et croyez moi cela en devient agaçant: il est adorable, attentionné, généreux, sensible, délicat, émotif, intelligent, drôle, patient et est formidable dans n'importe quelles situations. Un vrai être supérieur, sans le moindre défaut. Et pour ne rien gâcher, il est beau. Mais incroyablement beau, comme un dieu de la mythologie grecque, ou comme mon Duncan, enfin presque...Cet air ténébreux de l'italien brun aux yeux émeraude, ses lèvres fines et délicatement rougeaudes, son teint mât, couleur chocolat au lait et sa voix vibrante, un peu grave. Il en était magique. Duncan lui, était un blond, aux yeux marron et au teint blanchâtre. Ses traits éraient un peu plus ingrats, mais il restait tout de même très séduisant. J'ai aimé Joe,mais d'une autre façon que duncan. Tout deux se ressemblaient, et , par delà leur différences, présentaient de nombreux points communs.            

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